On sait le goût des peuples de l'antiquité pour les colliers.
En Egypte, en Asie, les hommes en portaient aussi bien que les femmes.
Chez les Grecs el les Romains, celle parure fut réservée aux femmes seulement.
Les Gaulois portaient des colliers de diverses matières, d'or, d'argent, de pâle de verre, de grains d'ambre.
Il en était de même chez les peuplades de la Germanie, et les barbares qui envahirent les Gaules paraient leur cou de colliers très-riches.
Cependant, de l'époque carlovingienne jusqu'au XIVème siècle, il ne paraît pas que les hommes, non plus que les femmes, aient porté des colliers.
Ce bijou n'apparaît guère sur les statues et
Les colliers d'homme prenaient diverses formes : grosses chaînes à chaînons ou en gourmette, chaînettes à deux ou trois rangs, torsades avec pendeloques et grelots, feuilles d'or découpées, grosses perles d'or.
Sur la robe à collet montant, les femmes portaient également des colliers d'or.
Parmi tant de bijoux que contient l'inventaire du trésor de Charles V, il n'est fait mention que d'un très petit nombre de colliers.
Ce n'est qu'un peu plus tard que les dames adoptent les colliers posés directement sur la peau (vers 1410), et ces colliers sont souvent noirs, très-déliés.
Parfois aussi ce sont des chaînettes ou ganses d'or, avec médaillon ou joyau (pentacol).
Ces chaînettes très-déliées, ou fins tissus d'or, sont d'abord posées à la base du cou et à deux rangs, puis descendent en un seul rang sur les épaules en suivant, à un pouce de distance, le bord du corsage.
Vers 1420, on voit aussi les dames nobles porter une très-fine ganse de soie serrée à la base du cou avec une seule perle ; puis au dessous, sur la gorge, un collier d'or et de pierres fines avec petites pendeloques.
A la fin du XVème siècle, les dames nobles portent de larges colliers composés de plusieurs rangs de perles très-serrés, avec fermail par devant.
Des ordres établis pendant le XVème siècle avaient adopté un collier.
Les chevaliers de l'ordre de la Toison d'or, institué par le duc de Bourgogne (Philippe le Bon), ceux de Tordre de Saint-Micliel, institué par Louis XI, portaient des colliers dont la forme est très connue.
A l'exemple de la noblesse, des corporations adoptaient un collier.
La plupart des souverains, pendant le XVème siècle, avaient institué des ordres de chevalerie, et le signe de ces ordres était un collier.
Quand Jacques de Lalain se départit de la cour du roi de Portugal, ce prince lui remit « un riche collier d'or de l'ordre de Portugal, garni de diamants, rubis et perles ... ».
Dans les provinces méridionales du Languedoc et de la Provence, les femmes, au XIIème siècle, portaient des colliers de plusieurs rangs de perles très-serrés au cou, à l'instar des modes de Byzance.
Mais il ne paraît pas que cette parure ait été admise par les dames des provinces du Nord.
Ces colliers de perles étaient habituellement montés sur une bande d'étoffe et formaient ainsi une sorte de carcan étroit.