La ceinture que les hommes portaient en Occident pendant la période carolingienne retenait la tunique, et n'était habituellement qu'une bande d'étoffe enroulée autour de la taille.
Les Normands, qui portaient des braies dès cette époque, les maintenaient au-dessus des hanches, à laide d'une courroie mince qui passait par des trous pratiqués au bord supérieur du vêtement ; puis une ceinture d'étoffe cachait la jonction du braiel avec le justaucorps qui passait sous ces braies.
Au XIIéme siècle encore, les hommes nobles, dans la vie civile, ne portaient pas habituellement de ceintures ; les courroies entourant la taille n'étaient adoptées que par les gens du peuple, afin de maintenir la tunique courte.
La ceinture faisait cependant partie du vêtement des hommes pendant la période mérovingienne : elle serrait la robe au-dessus des hanches, et ces ceintures étaient enrichies de boucles, de plaques et de bouts de métal.
D'ailleurs, la ceinture civile, à cette époque, se distingue de la ceinture militaire.
Cette dernière est habituellement garnie de boucles et plaques de fer damasquiné, très-larges, tandis que la ceinture civile est munie de boucles de métal d'alliage, de bronze, d'argent ou même d'or, assez étroites.
Le port de la ceinture était, pour les femmes, une marque honorable, et pendant les XIV et XVème siècles plusieurs édits royaux défendirent aux femmes de mauvaise vie d'en porter, sous peine de la prison et de la confiscation de la parure.
Dans les comptes de la prévôté de Paris, il est souvent question de ces rigueurs exercées contre les prostituées.
Il est souvent question, dans les contes et fabliaux, de ceintures auxquelles sont suspendus des escarcelles, des écritoires, des couteaux, des clefs.
Aussi, quand on faisait cession pour dettes, on se dépouillait de sa ceinture devant les juges ; c'était se dépouiller du droit de propriété.